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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 16:02

Il y a quelque chose qui me fascine dans le nôtre Père. Juste avant de dire le nôtre Père, Jésus dit : « Ne faites pas comme eux [les hypocrites], car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez » (Mt6.7).

Il y a une chose dont on peut être certain, au travers de la prière, nous allons nous approcher de celui qui sait déjà tout de nos besoins. Quand on m’a dit cela alors que j’étais jeune converti, tout de suite je me suis dit « A quoi ça sert de prier alors ? Si Dieu sait déjà ce que je vais lui demander, pourquoi dois-je encore le lui demander ? »

Peut-être parce que la prière avant d’être l’objet de nos demandes, doit être l’objet de notre amour pour Dieu. Quelqu’un a dit : « Quiconque prie ne se connait plus soi-même, mais uniquement Dieu qu’il invoque ».

C’est ce qu’illustre le verset : « pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6.12).

Il y a une chose que j’aimerais vous demander, et je m’inclus dans cette demande, si nous venons à Dieu avec une liste de demande, pourrions-nous la mettre de côté ? Car au travers de la prière, nous avons bien plus à contempler qu’une liste de requêtes, le cœur du Père qui bat pour nous. Nous avons l’incroyable opportunité de passer du temps en « cœur à cœur » avec Dieu.

Cependant, « pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » souligne un problème de taille.

Si la prière est l’occasion pour nous de rencontrer le cœur de Dieu, à l’inverse, la prière est aussi l’occasion pour Dieu de rencontrer notre cœur. Mais est-il présentable ? Et s’il ne l’est pas, que dois-je faire ?

Ne prenons pas le risque de nous approcher n’importe comment de Dieu. Il est Dieu … Celui qui ne nous doit rien, mais à qui nous devons tout. Mon cœur est-il présentable ? Ou avons-nous besoin de dire « pardonne-nous nos offenses ».

Cependant, « pardonne-nous nos offenses » nous renvoie à une autre dimension : « comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ».

« Pardonne-nous nos offenses » est une sorte d’appel afin que nous comprenions l’énormité de notre offense envers Dieu.

« Comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » vient alors nous rappeler que les torts que nous ont faits les autres sont, en comparaison des nôtres, bien anodins.

Alors, quand nous nous apprêtons à nous approchons de Dieu, assurons-nous au moins d’une chose : ne bafouons pas la grâce que nous avons reçue en refusant de pardonner celui ou celle qui nous a offensés.

Voici ce que dit un cœur qui refuse de pardonner lorsqu’il s’approche de Dieu : « Mon Père je sais que Jésus a souffert sur la croix à cause de moi. Mais tu vois, maintenant, ma douleur est bien plus grande que celle que Jésus et toi avez subie. Car vous avez su me pardonner. Mais moi, impossible que je lui pardonne après ce qu’il m’a fait ! »

Il se peut que notre temps de prière soit stérile si nous ne laissons pas de place au pardon. Car le non-pardon en dira bien plus sur l’état notre cœur et de notre amour de Dieu que toutes nos paroles de louanges. Il ne cessera de dire à Dieu : « Je n’ai pas encore pris conscience de la valeur de ce que tu m’as offert ».

L’offense fait mal. Elles laissent des traces parfois indélébiles. Mais Dieu ne nous demande pas de pardonner avec la même mesure que lui. Le pardon de Dieu est à l’image de sa grandeur. Notre pardon, à l’image de notre amour pour Dieu et notre prochain.

Mon cœur est-il suffisamment beau pour que je le présente à Dieu ? Rassurons-nous, la réponse normale est « non ». De nous-mêmes, nous n’avons rien à présenter à Dieu qui soit à la hauteur de sa splendeur. Même le cœur le plus parfait ne peut pas embrasser la gloire de notre Dieu. Nous avons besoin d’autre chose.

« Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » nous invite à regarder au cœur du Père. Lui me pardonne mon offense. Si la conclusion logique et attendue de Dieu est que l’on pardonne nous aussi à ceux qui nous offensent, le rappel de sa grâce envers nous nous invite à contempler son cœur plus que notre offense.

Il ne s’agit pas ce soir de se dire « Quel pécheur je suis ! Pauvre de moi ! » Oui l’apôtre Paul a dit : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » Mais il conclue en disant : « Grâce soit rendue à Dieu par Jésus-Christ, notre Seigneur ! […] Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. ». (Rm 7.24 ; 8.1)

Alors si nous estimons, en toute honnêteté et humilité devant Dieu, que notre cœur n’est pas en ordre, et plus particulièrement sur la question du pardon, il est nécessaire de s’en repentir. Non seulement de demander pardon à Dieu, qui est le premier offensé par notre attitude, mais aussi de décider d’ouvrir notre cœur au pardon. La repentance est toujours suivie d’une action, sinon ce n’est pas de la repentance, mais du regret.

Le but n’est pas de faire notre « devoir » de chrétien. Notre B.A. de la semaine. Mais de goûter à la grâce qui se dissimule derrière « pardonne-nous nos offenses ».

Le psalmiste David, qui a goûté au pardon de Dieu, en a conclu ceci de merveilleux : « Heureux celui dont la transgression est pardonnée, dont le péché est couvert ! Heureux l’homme à qui le SEIGNEUR ne tient pas compte de la faute, et dans l’esprit duquel il n’y a pas de tromperie ! » (Ps 31.1-2).

« Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » n’a pas pour but de nous faire trembler de peur.

Oui nous avons la responsabilité de pardonner. Une responsabilité que Dieu prend très au sérieux. Nous aurons des comptes à lui rendre pour ça.

Mais la volonté de Dieu dans cette prière du nôtre Père est de nous faire comprendre la joie de son pardon afin que cette joie puisse se vivre et se répandre au sein même de son Église.

Notre cœur est-il présentable ? Non ? Repentons-nous et jouissons ensemble de la joie qui jaillit du cœur capable de goûter au pardon de Dieu. Si le péché est sale et dégouttant le pardon de Dieu est libérateur et un sujet continuel de joie et d’adoration.

Ceux qui ont compris ce point devraient avoir une seule envie que cette joie ressentie se répande dans le cœur de ceux qui nous ont offensés. Ainsi, l’assemblée de Dieu sera un lieu de joie et non plus de souffrance.

Ma prière pour nous c’est que nous puissions, chacun et chacune, goûter au cœur du Père. S’il le faut, goûtons à son pardon. Et si nécessaire transmettons-le.

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Soli Deo Gloria - dans Méditations