Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 16:36


1 Thessaloniciens 4.13-18

 

On peut facilement diviser cette épître en 2 parties :

  • ch1-3 : Paul parle essentiellement de la relation que lui et ses collaborateurs entretiennent avec l’église
  • ch4-5 : Paul et ses collaborateurs vont les exhorter à grandir dans la sanctification.

 

Remarqué qu’il y a là une démarche très pédagogique de leur part. Ils vont faire appel au bon souvenir qu’ils ont laissé chez eux pour pouvoir après les tirer vers le haut. Ainsi, les Thessaloniciens ne risquent pas de se sentir jugé, attaqué ou rabaissé par eux. Ils ont conscience qu’ils sont aimé et que ce qui leur est dit l’est par amour et non par un quelconque désire d’autoritarisme.

 

Pour résumer un peu le contexte,  Paul dit dans un premier temps combien lui et ses collaborateurs sont attaché à cette église (ch1-3) et qu’ils sont conscient des fortes qualités présentent dans l’église (4.1-12). Je ne sais pas vous mais après un tel discours sincère et remplit d’amour, je suis prêt à entendre ce qui va suivre, même si c’est dur, même si ça va peut-être me choquer. J’aurai en tête que celui qui me le dit me le dit par amour et pour mon bien. Et en effet, Paul entame maintenant un sujet très délicat.

 

 

L’espérance, l’unique solution au deuil.


Je ne sais pas si cela se fait dans votre église locale, mais en tout cas, dans celle où je vais, lorsqu’il y a le décès d’un membre ou d’un parent du membre, on en fait l’annonce. Au début de ma conversion, à chaque fois qu’il y avait ce genre d’annonce, je me posais la question « faut-il être triste lorsqu’une personne chrétienne décède ? ». La réponse qui venait naturellement était non. Cette personne rejoint le Seigneur, on devrait plutôt s’en réjouir et être triste pour nous qui restons.

 

Le premier verset de notre texte m’a rappelé cette interrogation : « Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort, afin que vous ne vous attristiez pas comme les autres, qui n’ont pas d’espérance » (v.13). Paul est-il vraiment en train de dire qu’on ne doit pas être triste ? Ou bien, est-il plutôt en train de dire qu’on ne doit pas être triste comme ceux qui n’ont pas d’espérance ?

 

Si l’on reprend ce verset dans son contexte, Paul dit simplement que celui qui croit en Jésus doit avoir une espérance différente de ceux qui ne croient pas en Jésus. Et que cette différence est telle qu’elle s’observe même dans le deuil.

 

Le deuil n’est pas ici une illustration de la part de Paul, bien au contraire, les Thessaloniciens souffraient des décès de ceux qui leur sont chers. Mais Paul leur montre que même face à une souffrance aussi insupportable qu’est le deuil, notre espérance doit être tel qu’elle en transforme même notre souffrance.

 

Quelle parole dure vous ne trouvez pas ? Paul ne fait pas de la théorie là, il écrit à une église dont certains de ses membres sont dans le deuil.

 

Et lorsque je lis ce genre de parole j’attends une chose de Paul c’est qu’il soit en mesure de me donner un portrait de cette espérance suffisamment fort que pour me convaincre qu’en effet, il y a quelque chose qui peut me permettre de « relativiser » ma souffrance.

 

Lorsqu’une personne souffre, le seul moyen de l’aider, c’est de la conduire à détacher son regard de sa souffrance, vers quelque chose qui va l’apaiser voir, l’encourager.

 

Plus j’ai creusé ce texte, plus j’étais convaincu que le deuil dont Paul parle peut revêtir des formes différentes. Ok, pour le texte précisément, il signifie bel et bien la mort d’un être cher. Mais sur quoi Paul désire-t-il conduire les regards dans ce premier verset ? Sur le deuil des Thessaloniciens ? Je ne pense pas. Je pense qu’il désire les aider à « relativiser » leur souffrance ; le « afin que » du premier verset nous le montre.

 

Les Thessaloniciens étaient persuadés que Jésus reviendrait de leur vivant. Ils en étaient tellement convaincus qu’ils commençaient à se demander si ceux qui meurs maintenant pourront être participant à cette joie qu’est le retour de Jésus.

 

Le problème était tel qu’ils finissaient,face à la mort d’un frère ou d’une sœur, par se comporter comme  ceux qui n’ont pas d’espérance ; à penser que ceux qui meurent maintenant ne participeront pas à ce jour glorieux, mais uniquement ceux qui seront vivants ce jour-là.

 

 

En Actes 17.1-10, on peut constater que Paul n’a pas eu le temps nécessaire pour bien les instruire. Les Thessaloniciens avaient donc une pensée assez obscure concernant la résurrection des morts. Malgré la certitude du retour de Jésus, ils ne savaient donc pas ce qu’il en était de ceux qui mourraient entre temps. Par manque de réponse, ils n’avaient rien pour soulager leur profonde tristesse.

 

Le problème des Thessaloniciens n’était donc pas d’être triste face au deuil. Par manque d’enseignement, ils n’arrivaient pas à gérer leur tristesse. Ils n’avaient pas une meilleure espérance capable de non pas rivaliser avec leur souffrance, mais de la vaincre.

 

Lorsque j’étais à l’université, durant mes études d’ingénieur, il nous arrivait de partager ce qui nous motivait à être là. La plupart des personnes avouaient que le salaire qu’on allait recevoir était leur principale source de motivation. Lorsque le coup dur du blocus et des examens arrivait, le fait de penser au salaire attrayant leur suffisait à retrouver de la motivation. Ce salaire était leur espérance, ils se battaient pour cela, se donnaient à fond, ont sacrifié 5 ans de leur de vie, ont passé des nuits blanches pour l’espérance d’un jour, recevoir ce salaire.

 

 

Pour eux, ces sacrifices étaient nécessaires voir indispensable. Même s’ils étaient parfois douloureux, face à leur espérance ces sacrifices ne faisaient pas le poids.

 

 

L’espérance se trouve en Christ


Voici la question que j’aimerai que l’on se pose à ce stade : quelle est mon espérance ? Qu’est-ce qui me motive, me pousse à faire des sacrifices ? Qu’est-ce qui mérite que je sacrifie des aspects de ma vie voir toute ma vie ?

 

J’ai dit précédemment que ce texte m’a poussé à voir le deuil comme pouvant prendre différentes formes. En fait, je pense qu’on peut se considérer en deuil dès l’instant où l’on se sépare de quelque chose qui avait beaucoup de valeur pour nous. Et en cela, le deuil, on en vit beaucoup, qu’on soit croyant ou non. Mes amis qui étaient avec moi en ingénieur ont du faire aussi leurs deuils. Tout ce qui était un obstacle à leur espérance a été sacrifié.

 

Pour ma part, je dois vous avouer qu’il y a un deuil que j’ai difficile à faire, car la séparation me coute très cher. Ce deuil, si vous êtes chrétien, soit vous l’avez vécu soit vous êtes aussi en train de le vivre. Je parle du deuil de notre ancienne nature.

 

Je voudrais ne pas trop m’attarder sur ce sujet, car il y a beaucoup d’autre texte plus pertinent pour parler de la nouvelle nature. Mais la seule chose que je veux dire c’est que s’il m’est difficile de me défaire de certaines parties de mon ancien moi, c’est parce qu’au fond, et il ne sert à rien de se voiler la face, je les considère comme supérieur à mon espérance.

 

Lorsque l’on comprend le plan de Dieu pour notre vie, très vite on comprend qu’il y a des choses qui doivent mourir et donc, des deuils que nous devrons faire. Cela signifie aussi que très vite, l’ennemi viendra nous tenter sur ces deuils voulant semer le doute. Mais qu’est-ce qui pourra nous faire véritablement tenir ? C’est le fait d’avoir une espérance au-delà de tout ce que l’ennemi peut nous proposer.

 

Alors, on a tous des combats et la vie chrétienne est un combat. C’est normal ! Mais ce qui l’est moins, c’est de perdre ce combat.

 

Pour aider les Thessaloniciens qui étaient en souffrance à cause de leur deuil, Paul va utiliser un moyen puissant. En fait, il s’agit non seulement du moyen le plus efficace qu’il soit, mais il s’agit également de l’unique moyen. Rien ne peut rivaliser avec cela. D’ailleurs, Paul en fera référence en appelant cela « espérance » comme si la valeur de cette espérance était tellement supérieure aux autres qu’elle seule mérite d’être appelée ainsi.

 

Voici ce qu’il leur dira : « En effet, si, comme nous le croyons, Jésus est mort et s’est relevé alors, par Jésus, Dieu réunira aussi avec lui ceux qui se sont endormis  » (v.14).

 

Lorsqu’il dit « En effet, si, comme nous le croyons, Jésus est mort et s’est relevé (…) », il est en train de les inviter à regarder à cette puissance que Dieu a manifestée dans la résurrection du Christ. Et lorsqu’il continue en disant : « (…) alors, par Jésus, Dieu réunira aussi avec lui ceux qui se sont endormis », il leur montre que cette puissance sera une nouvelle fois manifesté, mais cette fois-ci, pour l’homme.

 

Paul est en train de leur dire que comme Dieu a pris soin de Jésus entre la mort et la résurrection, il prend également soin des croyants décédés et les ramènera avec Jésus. Paul affirme que même mort, ils ne sont pas séparés de Christ, ils ne sont donc pas perdus.

 

Il va donc aider les Thessaloniciens à placer leur regard sur Jésus et sur la croix et leur dira que cette puissance qui a été mise en œuvre pour Jésus, par Jésus, elle est aussi mise en œuvre pour nous. Ce qui nous sortira du deuil, c’est la puissance de Dieu. Elle seule peut nous consoler, nous fortifier et gagner le combat.

 

C’est par Jésus que Dieu a vaincu la mort. C’est par Jésus que Dieu viendra à bout de notre deuil. Voilà une première partie de l’espérance dont Paul parle : Jésus est la source de cette espérance.

 

 

Si donc je vis actuellement un combat douloureux, que mon deuil me garde dans la souffrance, je dois m’efforcer de me rappeler que je suis au bénéfice de la puissance que Dieu a manifestée en Jésus. C’est d’ailleurs à cause de cela que Paul puis dire « Je peux tout en celui qui me rend puissant. » (Php 4:13).

 

Cette assurance ne doit pas rester dans un coin de notre tête et qu’on se répète sans cesse lorsque ça va mal. Dieu ne sera pas puissant, il est maintenant puissant. On ne doit donc pas hésiter à dire comme le psalmiste « Pourquoi être abattu, pourquoi gémir sur toi-même ? Attends Dieu ! Je le célèbrerai encore : il est mon salut et mon Dieu » (Ps43.5).

 

 

Tout comme lorsque Pierre s’enfonçait dans la mer à cause de la tempête. Il a su crier à Jésus qui lui a tendu la main et la sortit de cette mer agitée.

 

Si Paul rappelle cette chose, c’est parce qu’il sait que la souffrance dans le deuil peut être très accablante (Php2.25-27). Très pensante voir destructrice. Mais que pour le croyant, parce que son sauveur est mort et ressuscité, alors aucune souffrance ne peut être trop accablante. Aussi douloureuse que soit la souffrance, en Jésus, j’ai ma consolation.

 

Alors probablement que vous êtes en train de vous demander, mais concrètement, c’est quoi cette espérance ? Pourquoi regarder à Jésus nous aidera-t-il ?

 

C’est parce que cette espérance c’est qu’un jour, tout ceci sera fini. Ce que nous vivons dans les temps présents n’est rien comparé à ce que nous allons vivre.

 

L’espérance, c’est regarder vers la fin (les pieds sur terre, mais la tête dans les nuages)


Paul continuera « Voici en effet ce que nous vous disons -- c’est une parole du Seigneur : nous, les vivants qui restons jusqu’à l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons en aucun cas ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec la voix d’un archange, avec le son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ se relèveront d’abord. Ensuite, nous, les vivants qui restons, nous serons enlevés ensemble avec eux, dans les nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Encouragez-vous donc les uns les autres par ces paroles.» (v.15-18).

 

Lors d’un cours sur la sécurité routière, lorsque j’étais en 5e secondaire, le policier nous a donné le conseil suivant : « Lorsque vous êtes face à un obstacle, ne le regardez pas sinon vous irez droit dessus. Regarder plutôt à l’échappatoire ».

 

Paul invite les Thessaloniciens à en faire de même.  Ils ont trébuché sur l’obstacle du deuil, mais les invite à s’en détaché en regardant à ce qu’il va arriver.

 

Au début du message je disais : « Lorsqu’une personne souffre, le seul moyen de l’aider, c’est de la conduire à détacher son regard de sa souffrance, vers quelque chose qui va l’apaiser voir, l’encourager. ». Vous en avez maintenant l’illustration.

 

Qu’est-ce qui, maintenant,  peut réjouir davantage le chrétien que l’espérance d’un jour être toujours avec son Seigneur ?

 

Les Thessaloniciens devaient comprendre, dans ce que Paul leur dit, que même si leur tristesse présente est pénible, elle n’est pas pour autant une finalité. Elle ne l’est que pour ceux qui n’ont pas d’espérance. Oui, la perte d’un être cher est très douloureux, mais prenons courage parce qu’un jour, nous serons, avec lui, participant à la gloire de notre Seigneur et à jamais au prêt de lui, ensemble.

 

Oui, les sacrifices que nous faisons peuvent être durs et on a du mal à en faire le deuil, mais rappelons-nous que face à ce que nous allons vivre ce jour-là, ce n’est finalement pas grand-chose. Et au contraire, ça me montre que je ne dois pas m’attacher à ma vie ici-bas, car je ne suis pas appelé à y rester. Ma demeure n’est pas ici, comme nous le rappelle Pierre dans son épître, mais bien au ciel (1Pi2.11).

 

La manière dont Paul décrit cet instant est tel qu’une personne qui connait la Torah ne peut pas ne pas faire le lien avec le « jour de YWHW ». C’est de ce jour-là dont Paul leur parle et pour leur en assurer la véracité et la certitude, il précisera qu’il s’agit là d’une parole du Seigneur.

 

Je trouve ces quelques versets magnifiques. Le cri de commandement, le son de la trompette, la voix d’un archange me montrent qu’un jour Dieu viendra convoquer  son Église. Il va mettre un terme au cours de l’histoire, un terme aux souffrances de son Église pour la conduire près de lui. Un jour il nous dira « maintenant c’est fini, vient dans mon repos » c’est ce qu’illustre le v.17.

 

Je disais tout à l’heure que la vie du chrétien est un combat. Et comme dans toute lutte, il y a des souffrances liées à des pertes, mais il y a aussi la réjouissance lorsqu’on obtient la victoire. Mais la différence c’est que nous, nous ne combattons pas pour la victoire. Non, ce texte nous montre que nous combattons dans la victoire.

 

Les Thessaloniciens avaient compris que sur la croix, Jésus a vaincu la mort. Mais ce qu’ils n’avaient pas compris, c’est que par cette victoire, le chrétien qui est en Christ, ne subira donc pas la mort ; elle n’a pas d’effet sur lui.

 

Quel que soit notre combat, soyons assurés que cette victoire annoncée, on la vivra. C’est la parole du Seigneur. Un jour, nous serons pour toujours avec lui. Paul mentionne cet évènement d’une manière tellement précise qu’on peut être sûr qu’il s’agit là de la vérité.

 

Il est de notre devoir de nous rappeler sans cesse cette espérance. L’espérance c’est cette certitude que le ou les deuil(s) que nous vivons ne sont rien face à ce que nous sommes assurés de vivre ce jour-là. Si donc nous gardions sans cesse cette espérance en nous alors nous vivrons nos deuils d’une manière différente que celle de ceux qui n’ont pas d’espérance.

 

L’espérance c’est vivre le moment présent avec les yeux fixés sur la fin. Ce que je vis n’est pas une finalité, il y a beaucoup mieux qui m’est promis.

 

Nous ne combattons donc pas en vain. Ce sera le cas si c’est la mort qui nous attend. Si Dieu n’existe pas à quoi bon vivre des contraintes. Mais parce que Dieu existe, parce qu’il a vécu le deuil suprême en offrant Jésus à la croix, parce qu’il m’a racheté et parce qu’il me promet un héritage inégalable,  alors la moindre des choses, c’est de lui donner toute ma vie.

 

Les Thessaloniciens sont donc invités, non pas à ne pas être triste, mais à vivre leur tristesse sans oublier cette est espérance.

 

Nous, nous sommes invités à vivre également nos tristesses, nos souffrances, liées à notre foi, sans en oublier cette espérance. Nous vivons pour vivre un jour, ce jour ; non pas pour passer à côté. C’est l’héritage que Dieu nous promet.

 

Jésus nous l’a annoncé, notre foi n’est pas compatible avec ce monde et cela nous causera bien des souffrances. Mais par lui, nous sommes assurés que déjà maintenant, nous ne faisons plus partie de ce monde. Nous vivons pour le Royaume des Cieux. Les souffrances que nous vivons sont là, c’est un fait. Mais la seule solution pour pouvoir les vivres et les traverser, c’est de garder cette espérance.

 

Soyons donc consolés par la parole de notre Seigneur. Nous faisons déjà, maintenant, partie de ceux qu’il convoquera lors de son avènement. Soyons dans la joie.

 

Partager cet article
Repost0
Fabien - dans Courage !